La bonne et la mauvaise refonte d’un site WordPress : une question de vision, pas de code
Parce que la vraie question, ce n’est pas “Est-ce que je dois refondre ?” mais plutôt “Pourquoi et comment je le fais intelligemment ?”
T’as sûrement déjà entendu un dev dire :
"Faut tout refaire."
Peut-être même que c’était toi. Mais avant de tout raser, pose-toi la question : est-ce vraiment nécessaire ?
Pourquoi il faut parfois éviter de refondre (et comment savoir quand c’est nécessaire)
Avant de foncer tête baissée, pose-toi ces questions :
- Le site est-il vraiment obsolète (perfs, sécurité, UX, SEO) ?
- Peut-on améliorer progressivement sans tout casser ?
- La refonte va-t-elle réellement apporter une valeur ajoutée aux utilisateurs et au business ?
- L’équipe est-elle prête à adopter et maintenir une nouvelle version ?
Si tu coches "non" à au moins deux de ces questions, t’es peut-être en train de foncer dans une refonte inutile.
Cas d’école : Netscape. Ils ont tenté une refonte complète… et ont fini par disparaître.
A contrario, WordPress a toujours évolué par petites touches, sans jamais faire de "Big Rewrite". Résultat ? Un CMS qui tient encore debout après 20 ans. Même si c'est pas tout rose sous le capot, mais c'est un autre sujet.
Autre exemple : Facebook. Plutôt que de tout refondre, ils améliorent leur plateforme par couches successives.
La mauvaise refonte : un réflexe, pas une stratégie
On va pas se mentir, on l’a tous déjà fait :
- On ouvre un projet WordPress avec un thème ou un builder qu’on aime pas.
- On galère à comprendre un code legacy mal fichu.
- On a l’impression de passer plus de temps à patcher qu’à avancer.
Du coup, on se dit : "Allez, on refait tout proprement."
Le problème, c’est que repartir de zéro, ça veut souvent dire :
- Des mois de dev et une deadline qui explose ;
- Faire attention au SEO et la potentielle perte de trafic ;
- Redécouverte des contraintes métiers qui avaient déjà été gérées mais qu’on avait oubliées ;
- Coupure de production qui freine la croissance du site et du business ;
- Budget qui s’envole et client qui fait la grimace.
Et au final ? On aura passé des mois à tout réécrire, perdu du budget, dégradé l’expérience utilisateur, et pourtant… on retrouvera les mêmes bugs, les mêmes limitations et les mêmes frustrations, simplement dans une version plus moderne du chaos initial.
Et le pire, c’est que souvent, on sous-estime complètement le temps et les efforts nécessaires. On pense qu’une refonte va tout régler, alors qu’en réalité, elle va juste déplacer le problème.
Quand une refonte globale est vraiment nécessaire
Il y a quand même des cas où repartir de zéro, c’est la meilleure solution. Quelques exemples :
- Évolution des objectifs business : si ton site était conçu pour un modèle économique qui a changé, forcer une structure inadaptée à suivre ne fera que ralentir la transition.
- Le coût de la maintenance dépasse celui d’une refonte : quand chaque mise à jour est une prise de tête, que corriger un bug coûte plus cher que réécrire un module, c’est souvent le signe qu’il faut tout remettre à plat.
- Défaillances récurrentes : performances en berne, faille de sécurité, incompatibilité avec les évolutions du web… Autant de raisons qui peuvent justifier une refonte radicale.
- Les technologies utilisée pour le site sont obsolètes : il repose sur une version de PHP non maintenue, des plugins abandonnés, ou une architecture impossible à sécuriser.
- L’expérience utilisateur est désastreuse : si ton site est une usine à gaz où l’utilisateur se perd au moindre clic et que les taux de conversion chutent malgré toutes les optimisations UX possibles, une refonte devient une solution légitime.
Dans tout ces cas-là, une refonte globale, bien préparée, avec une migration des contenus et un plan de redirection SEO solide, peut être judicieux.
La bonne refonte : un processus réfléchi et progressif
La bonne refonte, c’est pas un coup de tête. C’est une approche progressive et pensée.
On commence par :
- Stabiliser l’existant → avant de tout casser, on s’assure que ça tourne sans bugs critiques.
- Optimiser → on bosse sur les perfs, l’UX, et on corrige ce qui peut l’être sans refonte totale.
- Planifier → on identifie les vrais problèmes, on réfléchit aux impacts et on s’assure que la refonte est justifiée.
Exemple concret :
Si ton site est lent, est-ce que le problème vient vraiment du code ? Peut-être qu’un simple audit de perfs et une meilleure gestion du cache résoudraient 80% des soucis.
Si c’est un problème de structure, pourquoi ne pas refactoriser par étapes ? Décomposer les templates, revoir la gestion des requêtes, optimiser les assets… Bref, traiter les vrais problèmes avant de tout faire péter à la dynamite.
Conclusion : refondre intelligemment, pas impulsivement
On ne refond pas un site WordPress parce qu’il nous saoule. On refond quand c’est nécessaire et bénéfique.
Avant de tout jeter, demande-toi :
Suis-je en train d’améliorer… ou juste de fuir un problème ?