Les tâches du quotidien d'un développeur WordPress
Bon, si t’es dev WordPress, tu sais qu’un projet, c’est rarement voire jamais juste “faire un site”.
Entre la gestion des projets, la conception des thèmes, le développement de fonctionnalités, la sécurité, la performance et la maintenance, on a une sacrée to-do list. Voici une liste plus ou moins bien rangée des étapes par lesquelles on passe sur chaque projet, que tu bosses solo, en agence ou en freelance, ces étapes vont t’aider à mieux organiser ton taf et à éviter de s’arracher les cheveux plus tard.
Voici dans les grandes lignes :
- Avant projet
- Conception et architecture
- Développement spécifique à WordPress
- Bonnes pratiques de sécurité
- Performance et optimisation
- Maintenance et suivi
Lancer un projet WordPress
Avant même de coder quoi que ce soit, faut mettre en place un environnement propice. Si tu sautes cette étape, tu vas le payer plus tard en maintenance et en galères.
Initialisation du projet
- Demander une brief Business et un brief Design, on accorde nos violons avant de faire de la merde inutilement.
- Générer un nouveau projet WordPress propre.
- Créer le repo Git et structurer les branches dès le début.
- Configurer l’environnement de dev (base de données, dépendances, configurations locales).
- Récupérer votre starter Theme (si vous en avez un).
Versioning et collaboration
- Mettre en place un workflow Git efficace (branches, PR, merges propres).
- Configurer une pipeline CI/CD si nécessaire (tests, déploiements auto), on en reparle plus tard.
Conception et architecture
Toujours avant de partir dans le code, on réfléchit à comment structurer le projet pour qu’il soit modulaire, maintenable, voire scalable dans certains cas.
Gestion des Design Tokens
- Extraire les tokens des maquettes (couleurs, typos, espacements…).
- Générer un
theme.json
bien structuré. - Définir les styles globaux et les variations de charte graphique.
Découpage du projet
- Identifier les blocs et composants réutilisables (compositions, blocs pattern, peu importe comment tu veux les appeler).
- Définir les templates (template parts).
- Préparer les icônes et autres assets graphiques.
- Documenter la méthodologie de découpage dans un guide de référence à destination des designers, développeurs et contributeurs de contenu.
Structurer ce document pour qu’il puisse être suivi à la lettre et garantir une reproduction fidèle de la maquette au format web, tout en assurant une expérience utilisateur réussie.
Développement spécifique à WordPress
Coder un thème sur-mesure
Un bon thème WordPress, c’est pas juste du CSS bien foutu, c’est une base technique solide qui joue bien avec le core de WordPress. Si tu veux que ton thème soit efficace et agréable à bosser, voici comment t’y prendre.
Environnement de développement du thème
- Organiser les fichiers du projet : styles, templates, scripts, logique métier, tout doit être bien rangé pour éviter les prises de tête plus tard..
- Mettre en place un système de compilation des assets (SCSS, PostCSS, Webpack, Vite…) pour éviter un chargement chaotique..
- Gérer les styles et options via
theme.json
pour centraliser la configuration du thème et assurer la cohérence visuelle. - Gérer les polices, icônes et variables CSS proprement pour maintenir une cohérence graphique.
- Structurer les assets avec une séparation claire entre ceux chargés en front et les autres en back.
Les fondamentaux du templating
- Déclarer un theme à base de blocs pour profiter pleinement des fonctionnalités "modernes" de WordPress.
- Comprendre comment est structuré un thème WordPress (index.php, style.css, functions.php).
- Utiliser la Template Hierarchy pour que WordPress charge les bons fichiers selon le contexte.
- Configurer
header.php
etfooter.php
(ou passer par le Full Site Editing) pour harmoniser l’affichage global. - Découper intelligemment les compositions (template parts) pour réutiliser des morceaux de code partout sans duplication.
- Maîtriser la Query Loop ou le bloc "Boucle de requête" pour afficher dynamiquement du contenu sans bricolage douteux.
- Créer des modèles personnalisés (templates) pour des mises en page spécifiques.
- Mettre en place des Conditional Tags pour gérer l’affichage conditionnel des éléments.
- Charger proprement les scripts et styles (avec
wp_enqueue_script
etwp_enqueue_style
) pour éviter les conflits et les surcharges inutiles. - Gérer les images mises en avant, définir les tailles d’images appropriées et utiliser srcset pour optimiser le chargement.
Personnalisation avancée
- Utiliser les champs personnalisés (Custom Fields) couplé au Block Binding pour enrichir l’expérience utilisateur.
- Ajouter des variations fonctionnelle de block ou des variantes graphiques de block pour maximiser l’utilisation de l’éditeur Gutenberg.
- Étendre l’éditeur de blocs avec des fonctionnalités spécifiques pour répondre aux besoins du projet.
- Désactiver certaines fonctionnalités natives de WordPress pour alléger le site et améliorer les performances.
Si tu suis ces étapes, tu poses les bases d’un thème WordPress solide, propre et évolutif. Pas de hacks douteux, juste de la bonne pratique qui te fera gagner du temps et éviter quelques cheveux blancs (quand il en reste…).
Sécurité et bonnes pratiques
Un site WordPress mal sécurisé, c’est une porte ouverte aux hacks, aux fuites de données et aux pertes de performance. Voici les bonnes pratiques à mettre en place dès le début du projet.
Contrôle des accès
- Vérifier les capacités des utilisateurs avant d’exécuter certaines actions (current_user_can).
- Restreindre les accès aux pages d’admin selon les rôles.
- Sécuriser les connexions avec des politiques de mot de passe et des protections anti-brute force.
Validation et protection des données
- Toujours valider et nettoyer les entrées utilisateur (sanitize_text_field, esc_html, intval).
- Échapper les sorties pour éviter les injections XSS (esc_attr, esc_url, esc_html).
- Utiliser des nonces pour éviter les attaques CSRF.
- Limiter les requêtes SQL directes et préférer
WP_Query
ou$wpdb->prepare
. - Sécuriser les données affichées en échappant correctement toutes les variables dynamiques.
Protection contre les attaques courantes
- Désactiver l’exécution de PHP dans les dossiers critiques (
/uploads
,/wp-content
). - Limiter le nombre de tentatives de connexion.
- Bloquer l’édition de fichiers via l’admin (
DISALLOW_FILE_EDIT
). - Restreindre l’accès à
wp-config.php
etxmlrpc.php
. - Désactiver les fonctionnalités inutiles qui peuvent être des portes d’entrée pour les attaquants.
Optimisation des mises à jour et de la maintenance
- Appliquer rapidement les mises à jour de WordPress, des thèmes et des plugins.
- Mettre en place un monitoring de sécurité (ex: Wordfence, Sucuri).
- Gérer des sauvegardes régulières et stockées hors site.
En appliquant ces pratiques, tu réduis drastiquement les risques liés à la sécurité tout en améliorant la stabilité et la performance du site.
Performance et optimisation
Un site WordPress lent, c’est un site qui perd des visiteurs et qui pénalise le référencement. Voici les bonnes pratiques pour garantir une performance optimale.
Optimisation du front-end
- Minifier et concaténer les fichiers CSS et JavaScript (autoptimize, fast velocity minify).
- Charger les scripts et styles de manière conditionnelle, s'ils ne sont pas utilisé sur la page ça dégage.
- Utiliser des images optimisées (WebP, SVG, compression lossless avec Imagify, Smush).
- Mettre en place un lazy loading natif (loading="lazy" sur les images et iframes).
- Activer le critical CSS pour améliorer le rendu perçu.
Mise en cache et CDN
- Activer la mise en cache des pages (WP Rocket, W3 Total Cache).
- Mettre en place un cache d’objet (Redis, Memcached).
- Configurer un CDN (Cloudflare, BunnyCDN) pour accélérer le chargement global.
- Ajouter des headers HTTP optimisés (cache-control, expires, ETag).
Optimisation des requêtes et base de données
- Réduire le nombre de requêtes SQL inutiles (Query Monitor pour analyser les requêtes).
- Nettoyer régulièrement la base de données (WP-Optimize, suppression des révisions et transients obsolètes).
- Charger uniquement les données nécessaires (pre_get_posts, WP_Query optimisé).
- Éviter les requêtes AJAX inutiles ou trop fréquentes.
Optimisation du serveur et environnement d’hébergement
- Privilégier un hébergement performant (Kinsta, WP Engine, Servebolt).
- Activer OPcache, Object Cache, Gzip ou Brotli pour compresser les ressources.
- Utiliser PHP 8+ pour de meilleures performances.
- Monitorer la consommation des ressources (New Relic, ServerPilot).
Tests et suivi des performances
- Mesurer le temps de chargement avec Google PageSpeed Insights, GTmetrix, Lighthouse.
- Vérifier les indicateurs des Core Web Vitals : Largest Contentful Paint (LCP), Cumulative Layout Shift (CLS), First Input Delay (FID).
- Suivre en continu les performances avec UptimeRobot ou Pingdom, je vous conseille vivement de revenir dessus régulièrement pendant vos maintenances.
Oh tiens comme de par hasard, on parle du suivi et de maintenance après, c'est vraiment bien fait hein ? Vraiment je l'avais pas vu venir.
Maintenance et suivi
La maintenance, c’est ce qui fait la différence entre un site qui roule pendant des années et un site qui tombe en rade au moindre souci. T’as livré un site ? Super, mais si tu veux qu’il reste performant, sécurisé et agréable à utiliser, faut assurer un suivi régulier.
Voici ce que tu dois garder à l’œil au quotidien (ou presque).
Maintenance technique
- Mettre en place une routine de mises à jour (WordPress, plugins, thèmes).
- Surveiller les erreurs avec Query Monitor et
WP_DEBUG
. - Toujours tester les nouvelles versions des extensions et de WordPress sur un environnement de préprod avant de les balancer en prod.
Surveillance et correction
- Mets en place un monitoring pour être alerté dès qu’un site tombe.
- Identifie les baisses de performance (pages qui ralentissent, requêtes trop lourdes) et optimise dès que nécessaire.
- Effectuer des revues de code pour améliorer la qualité.
Sauvegardes et restauration
- Planifie des sauvegardes automatiques (WPUmbrella, UpdraftPlus, BackWPup) pour éviter de perdre des données en cas de pépin.
- Teste régulièrement les restaurations, parce qu’une sauvegarde qui ne fonctionne pas, c’est comme un parachute troué. Car c'est bien beau de faire des sauvegardes mais si elles sont vides, elle te servent pas plus…
- Stocke les backups hors site pour être paré en cas de crash serveur ou de piratage.
Si tu fais tout ça sérieusement, tu dors tranquille et tes clients aussi. Un site bien maintenu, c’est un site qui reste en vie sur le long terme.
Conclusion
T’as maintenant une vue d’ensemble des tâches essentielles d’un dev WordPress. Que tu bosses sur un projet from scratch ou que tu fasses de la maintenance, ce guide te donne un plan clair pour organiser ton travail et éviter les pièges classiques.
Je ne te vends pas de recette magique, mais si tu appliques ces bonnes pratiques, tu gagneras du temps, tu éviteras quelques galères et surtout, tu livreras des projets solides.
Si t’as des suggestions, des retours ou des améliorations à apporter, n’hésite pas. Un bon dev, c’est avant tout quelqu’un qui ne cesse d’apprendre et d’optimiser ses méthodes.
Bonne prod !